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Hors normes, hors contrôle Le pouvoir jusque sous les draps - وضوح نيوز, اليوم الاثنين 22 ديسمبر 2025 09:15 صباحاً
Cynthia Alfliti - France
Le début du XVIIᵉ siècle marque un tournant dans le rapport entre le pouvoir et la sexualité. Comme l’écrit Michel Foucault dans La Volonté de savoir, le « XVIIᵉ siècle serait le début d’un âge de répression, propre aux sociétés dites bourgeoises, et dont nous ne serions peut-être pas encore tout à fait affranchis ».
La thèse de Foucault dans La Volonté de savoir ne consiste pas à apporter une nouveauté quant à la répression de la sexualité au sens de l’interdiction. La sodomie, par exemple, est punie depuis des siècles. L’importance de sa thèse, et la provocation qu’elle suscite, au moins sur le plan théorique, se trouve dans l’idée que le pouvoir ne réprime plus désormais par l’interdiction, mais par la manipulation et l’encadrement de nos dynamiques sexuelles.
Avec la naissance de l’économie moderne, le sexe devient l’un des éléments des forces productives. La population est pensée comme une ressource économique, le corps comme une force de travail, et la vie comme un capital qu’il faut préserver et accroître. Pour l’économie, il faut donc produire, reproduire et discipliner.
Il ne s’agit alors plus simplement de permettre ou d’interdire, mais de gérer la vie sexuelle. La bourgeoisie et le capitalisme, notamment avec l’aide de la pastorale chrétienne, modifient profondément le rapport de l’individu au sexe. Le sexe n’est pas réduit au silence ; au contraire, on en parle, on en parle sans cesse, mais à l’intérieur de dispositifs de surveillance, de savoir et de normalisation. Le sexe n’est plus l’affaire de l’individu seul, mais aussi celle du psychiatre, de l’instituteur, du médecin, du policier, du juge… Au XVIIIᵉ siècle, le pouvoir, par l’intermédiaire des institutions, fait parler, classer, corriger et administrer le sexe afin d’en assurer une gestion productive, au service d’une efficacité économique.
Le sexe n’est donc plus lié au plaisir, et au plaisir seul. Il devient, au XIXᵉ siècle, une matière scientifique par excellence. Le pouvoir contourne, par l’intermédiaire de la science et de la médecine, les normes, et donc le vrai et le faux. L’hétérosexualité, qui conduit à la reproduction, devient la norme, et tout ce qui va contre cette logique de productivité est qualifié de pervers, dont l’homosexualité.
Ce qui change donc est surtout la manière dont le contrôle s’exerce. Le pouvoir ne passe plus d’abord par l’interdiction ou la punition d’un acte sexuel une fois qu’il a eu lieu, mais par l’instauration de normes qui orientent nos comportements et influencent notre rapport à nous-mêmes. On passe ainsi d’une loi de la sexualité, qui sanctionne un acte comme la sodomie, à des normes sexuelles qui structurent la société, déterminent le faux et le vrai, stigmatisent certaines pratiques, en valorisent d’autres et incitent les individus à se conformer, voire à se corriger.
Lecture personnelle du texte de Michel Foucault, La Volonté de savoir






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